Photos : Lumi Kirk
High Line, High Life ?
par Lumi Kirk et Fleur Nouvelot
Le High Line a coûté beaucoup d’argent. En valait-il le coût?
Un parc digne du 21e siècle.
New York, la ville qui ne cesse de se métamorphoser, a une fois de plus élaboré un projet remarquable. C’est à Manhattan, dans le Lower West Side, qu’une ancienne voie ferrée datant des années 1920 a été transformée en parc urbain où toutes sortes de lieux et d’activités se côtoient : cafés, projections de films et séries de conférences en plein air... Ce projet qui a débuté en 1999 a dû attendre dix ans avant de voir ses portes s’ouvrirent. Ce projet a redonné aux New-Yorkais un espace urbain où ils peuvent profiter de leur ville qui se révèle parfois trop étourdissante. High Line offre quelque chose d’unique à la société qui le fréquente et que d’autres parcs n’ont pas.
Par contre, le High Line, au plan financier coûta très cher, 152,3 millions de dollars pour la section 1 et 2 et 86,2 millions pour la construction et le design de la partie qui vient d’ouvrir aux visiteurs. Même si une partie du financement provenait du secteur privé, il n’en demeure pas moins que la ville a dû débourser une grande somme d’argent pour aider à la réalisation du High Line (112,2 millions), sans oublier l’entretien qu'elle doit prendre en charge et qui est évalué entre 3,5 à 4,5 millions par an. Certaines personnes aimeraient que la ville de New York réoriente ses priorités. High Line coûte cher, Central Park reçoit 40 000 nouvelles tulipes par année, mais bien des poubelles à New York sont pleines à craquer et ne sont que rarement vidées.
Comment embellir sa ville?
Mais High Line est peut-être le signe que la population new-yorkaise aime sa ville. Comment savoir si une population est dédiée à sa cité? Quand tous se rassemblent pour l’agrémenter malgré le coût économique et l’investissement de temps que cela représente. À New York, l’enjeu de trouver du financement pour l’embellissement de la ville n’est pas vraiment problématique; il y aura toujours des financeurs. Et ce fut le cas du High Line, un projet parrainé par le secteur public, mais aussi par des financeurs privés. C’est ce qui rend la ville de New York remarquable. On aurait pu détruire ce qui restait de ce chemin de fer et construire des tours, mais des citoyens ont décidé de préserver cette structure et d’offrir à tous les New-Yorkais un espace pour tous, un environnement pour respirer. Et c’est ce qu’est devenu le High Line : un espace enchanteur.
Le High Line a été surnommé comme étant le "make out park " par la blogueuse Jen Doll du Village Voice. Dès que le soleil fait son apparition et que les fleurs éclosent, on peut y croiser de nombreux amoureux assis sur les bancs, profitant de l'air, de la vue, et de l'intimité que procure cet endroit romantique. Bien que les amoureux s’y rencontrent, c'est aussi un endroit où beaucoup de liens d'amitié se forment. Le High Line est idéal pour se retrouver entre amis, discuter, marcher et jogger. Malgré le fait qu’il soit un parc, il a cet atout incroyable, celui d’offrir des espaces pour socialiser. High Line met à la disposition du public des espaces pour s’asseoir et discuter, des chaises et des tables qui ne sont pas fixées au sol s’y retrouvent, chose rare dans le cas d'un parc traditionnel (et phénomène qui ne se retrouve pas à Montréal). Cela donne au visiteur le sentiment d’être dans un endroit qui lui appartient, qu’il peut s’approprier. C’est en quoi le High Line diffère des autres parcs. On pourrait bien partir avec les tables et les chaises, mais les gens respectent ce lieu et son concept et ne les vole donc pas. Ce lieu fait la promotion de la liberté. C’est pourquoi les gens le fréquentent et l’apprécient tant.
Le High Line n'est heureusement pas encore un endroit très touristique. Mais est-ce que cela restera ainsi très longtemps? Peu probable. Mais pour l'instant c’est un endroit calme et reposant où la fréquentation nous semble majoritairement new-yorkaise. Cela est bien différent dans l’incontournable Central Park où des meutes de touristes se rencontrent. Central Park a eu aussi cette réputation d'être un parc très romantique, agréable à fréquenter, mais aujourd'hui il est trop populaire et il est submergé de touristes. C'est là où le High Line diverge, il offre un nouvel espace vert aux New-Yorkais.
Donner une nouvelle vie à une structure industrielle ancienne, voilà qui peut s’avérer peu facile. High Line est donc un succès au niveau urbanistique. Ce projet visant à réaménager les anciennes voies ferrées aériennes du Lower West Side a contribué à la réanimation du quartier Chelsea. De ce parc urbain, le visiteur a une vue surplombante sur la rivière Hudson qui est tout à fait remarquable.
Écologie et arts
La technologie derrière ce projet est pareille à celle d’une maison verte. Tout à fait conscients des enjeux climatiques, les concepteurs de ce parc en ont fait un modèle d’espace vert, loin de ces parcs modernes où règne le béton. Des plantes et des arbres ont été plantés le long de la promenade, toujours en gardant l’espace aéré. Ceci permet à un petit écosystème d’y trouver refuge. La nuit, cette promenade aérienne est éclairée par des lumières écoénergétiques.
Le High Line peut être considéré comme une œuvre d’art autant de par son design que grâce aux oeuvres parsemées ici et là le long des anciens rails, entre les impressionnants murs tagués, ou encore les murs couverts de miroirs et de plaques de cuivre qui reflètent les nuages et le ciel bleu. La présence de l'art est majeure et il modifie l'aspect du parc. On ne peut donc ignorer le fait que le High Line n'est pas un parc comme les autres.
Le résultat? L’architecture du parc est élégante, elle n’est pas surchargée de décoration. On voit s’y mélanger une architecture moderne avec des éléments plus vieux qui rappellent ce que fut originellement cet endroit.
Le High Line est donc bel et bien une merveilleuse réalisation au plan social et au niveau écologique.
Le High Line a coûté beaucoup d’argent. En valait-il le coût?
Un parc digne du 21e siècle.
New York, la ville qui ne cesse de se métamorphoser, a une fois de plus élaboré un projet remarquable. C’est à Manhattan, dans le Lower West Side, qu’une ancienne voie ferrée datant des années 1920 a été transformée en parc urbain où toutes sortes de lieux et d’activités se côtoient : cafés, projections de films et séries de conférences en plein air... Ce projet qui a débuté en 1999 a dû attendre dix ans avant de voir ses portes s’ouvrirent. Ce projet a redonné aux New-Yorkais un espace urbain où ils peuvent profiter de leur ville qui se révèle parfois trop étourdissante. High Line offre quelque chose d’unique à la société qui le fréquente et que d’autres parcs n’ont pas.
Par contre, le High Line, au plan financier coûta très cher, 152,3 millions de dollars pour la section 1 et 2 et 86,2 millions pour la construction et le design de la partie qui vient d’ouvrir aux visiteurs. Même si une partie du financement provenait du secteur privé, il n’en demeure pas moins que la ville a dû débourser une grande somme d’argent pour aider à la réalisation du High Line (112,2 millions), sans oublier l’entretien qu'elle doit prendre en charge et qui est évalué entre 3,5 à 4,5 millions par an. Certaines personnes aimeraient que la ville de New York réoriente ses priorités. High Line coûte cher, Central Park reçoit 40 000 nouvelles tulipes par année, mais bien des poubelles à New York sont pleines à craquer et ne sont que rarement vidées.
Comment embellir sa ville?
Mais High Line est peut-être le signe que la population new-yorkaise aime sa ville. Comment savoir si une population est dédiée à sa cité? Quand tous se rassemblent pour l’agrémenter malgré le coût économique et l’investissement de temps que cela représente. À New York, l’enjeu de trouver du financement pour l’embellissement de la ville n’est pas vraiment problématique; il y aura toujours des financeurs. Et ce fut le cas du High Line, un projet parrainé par le secteur public, mais aussi par des financeurs privés. C’est ce qui rend la ville de New York remarquable. On aurait pu détruire ce qui restait de ce chemin de fer et construire des tours, mais des citoyens ont décidé de préserver cette structure et d’offrir à tous les New-Yorkais un espace pour tous, un environnement pour respirer. Et c’est ce qu’est devenu le High Line : un espace enchanteur.
Le High Line a été surnommé comme étant le "make out park " par la blogueuse Jen Doll du Village Voice. Dès que le soleil fait son apparition et que les fleurs éclosent, on peut y croiser de nombreux amoureux assis sur les bancs, profitant de l'air, de la vue, et de l'intimité que procure cet endroit romantique. Bien que les amoureux s’y rencontrent, c'est aussi un endroit où beaucoup de liens d'amitié se forment. Le High Line est idéal pour se retrouver entre amis, discuter, marcher et jogger. Malgré le fait qu’il soit un parc, il a cet atout incroyable, celui d’offrir des espaces pour socialiser. High Line met à la disposition du public des espaces pour s’asseoir et discuter, des chaises et des tables qui ne sont pas fixées au sol s’y retrouvent, chose rare dans le cas d'un parc traditionnel (et phénomène qui ne se retrouve pas à Montréal). Cela donne au visiteur le sentiment d’être dans un endroit qui lui appartient, qu’il peut s’approprier. C’est en quoi le High Line diffère des autres parcs. On pourrait bien partir avec les tables et les chaises, mais les gens respectent ce lieu et son concept et ne les vole donc pas. Ce lieu fait la promotion de la liberté. C’est pourquoi les gens le fréquentent et l’apprécient tant.
Le High Line n'est heureusement pas encore un endroit très touristique. Mais est-ce que cela restera ainsi très longtemps? Peu probable. Mais pour l'instant c’est un endroit calme et reposant où la fréquentation nous semble majoritairement new-yorkaise. Cela est bien différent dans l’incontournable Central Park où des meutes de touristes se rencontrent. Central Park a eu aussi cette réputation d'être un parc très romantique, agréable à fréquenter, mais aujourd'hui il est trop populaire et il est submergé de touristes. C'est là où le High Line diverge, il offre un nouvel espace vert aux New-Yorkais.
Donner une nouvelle vie à une structure industrielle ancienne, voilà qui peut s’avérer peu facile. High Line est donc un succès au niveau urbanistique. Ce projet visant à réaménager les anciennes voies ferrées aériennes du Lower West Side a contribué à la réanimation du quartier Chelsea. De ce parc urbain, le visiteur a une vue surplombante sur la rivière Hudson qui est tout à fait remarquable.
Écologie et arts
La technologie derrière ce projet est pareille à celle d’une maison verte. Tout à fait conscients des enjeux climatiques, les concepteurs de ce parc en ont fait un modèle d’espace vert, loin de ces parcs modernes où règne le béton. Des plantes et des arbres ont été plantés le long de la promenade, toujours en gardant l’espace aéré. Ceci permet à un petit écosystème d’y trouver refuge. La nuit, cette promenade aérienne est éclairée par des lumières écoénergétiques.
Le High Line peut être considéré comme une œuvre d’art autant de par son design que grâce aux oeuvres parsemées ici et là le long des anciens rails, entre les impressionnants murs tagués, ou encore les murs couverts de miroirs et de plaques de cuivre qui reflètent les nuages et le ciel bleu. La présence de l'art est majeure et il modifie l'aspect du parc. On ne peut donc ignorer le fait que le High Line n'est pas un parc comme les autres.
Le résultat? L’architecture du parc est élégante, elle n’est pas surchargée de décoration. On voit s’y mélanger une architecture moderne avec des éléments plus vieux qui rappellent ce que fut originellement cet endroit.
Le High Line est donc bel et bien une merveilleuse réalisation au plan social et au niveau écologique.