Ragnar Kjartansson, The Visitors, 2012 (Stills), Nine channel HD video projection.
Durée : 64 minutes. Photos : Elísabet Davidsdóttir. Son : Chris McDonald. Vidéo : Tómas Örn Tómasson
Photos du vidéo : Gracieuseté de l'artiste et de la galerie Luhring Augustine, New
Durée : 64 minutes. Photos : Elísabet Davidsdóttir. Son : Chris McDonald. Vidéo : Tómas Örn Tómasson
Photos du vidéo : Gracieuseté de l'artiste et de la galerie Luhring Augustine, New
La Collectivité artistique
Par Perla Garcia-Camacho et Joelle Laferrière
L’œuvre, The Visitors, exposée en mars dernier à la galerie Luhring Augustine de New York, est composée de sept écrans disposés sur les murs de la pièce unique de l’exposition et de deux au milieu de celle-ci. Chaque écran a son propre haut-parleur et montre une personne, dans une salle différente du même manoir, jouant d’un instrument de musique différent. L’artiste qui la créé, Ragnar Kjartansson, fait lui-même partie de sa propre exposition, en jouant de la guitare dans un bain.
La présentation commence par l’introduction de chaque personne s’installant dans sa pièce et se mettant à jouer d’un instrument. C’est là que la magie opère. Les deux pianos, l’accordéon, le violoncelle, les deux guitares, la batterie et la guitare acoustique se joignent pour créer une osmose avec une phrase tirée du poème de l’ex-femme de M. Kjartansson : ‘’Once again I fall into my feminine ways’’ (« Encore une fois, je tombe dans mes habitudes féminines »). Le spectateur peut alors se promener à travers la salle et écouter l’extraordinaire mélodie de ces gens unis par la musique, mais séparés physiquement. Ils s’allient comme s’ils faisaient partie d’une communauté; les pièces séparées deviennent alors un tout représenté par le manoir. À regarder ces êtres, nous avons le sentiment de faire partie de leur communauté. Nous pouvons sentir que ce texte chanté les touche tous personnellement, mais que même s’ils se l’approprient, ils le partagent pour montrer à Ragnar Kjartansson que sa séparation les préoccupe et qu’ils la vivent tous un peu à leur façon. On se sent alors automatiquement soulevé par la musique retentissant partout dans la pièce. Une impression d’impuissance et de fascination se mêle dans le coeur des spectateurs qui peuvent entendre parfaitement chacune des notes dans la petite pièce confinée. Car nous pouvons en effet jouir d’une écoute approfondie de chacun des instruments, étant donné que chaque écran a son propre haut-parleur. Lorsqu’on s’approche d'un écran, on peut mieux entendre la personne qui joue. Cela créé une proximité entre le spectateur et l’artiste qui partage son interprétation musicale du texte. Ce petit détail montre que même si chacun de ces interprètes fait partie d’une œuvre commune, ils jouent tous un rôle important et unique au sein du groupe. Le manoir représente donc le côté collectif et les différentes pièces le côté individuel. Il y a même un écran qui montre en permanence l’ensemble des musiciens réunis devant le manoir pour nous rappeler l’omniprésence du concept de collectivité dans l’œuvre de Ragnar Kjartansson.
Pour cet artiste, il ne s’agit pas seulement de parler de l’importance du collectif ou même de l’individu, mais de montrer que les deux concepts se mélangent et se confondent pour former la notion de société.
L’œuvre, The Visitors, exposée en mars dernier à la galerie Luhring Augustine de New York, est composée de sept écrans disposés sur les murs de la pièce unique de l’exposition et de deux au milieu de celle-ci. Chaque écran a son propre haut-parleur et montre une personne, dans une salle différente du même manoir, jouant d’un instrument de musique différent. L’artiste qui la créé, Ragnar Kjartansson, fait lui-même partie de sa propre exposition, en jouant de la guitare dans un bain.
La présentation commence par l’introduction de chaque personne s’installant dans sa pièce et se mettant à jouer d’un instrument. C’est là que la magie opère. Les deux pianos, l’accordéon, le violoncelle, les deux guitares, la batterie et la guitare acoustique se joignent pour créer une osmose avec une phrase tirée du poème de l’ex-femme de M. Kjartansson : ‘’Once again I fall into my feminine ways’’ (« Encore une fois, je tombe dans mes habitudes féminines »). Le spectateur peut alors se promener à travers la salle et écouter l’extraordinaire mélodie de ces gens unis par la musique, mais séparés physiquement. Ils s’allient comme s’ils faisaient partie d’une communauté; les pièces séparées deviennent alors un tout représenté par le manoir. À regarder ces êtres, nous avons le sentiment de faire partie de leur communauté. Nous pouvons sentir que ce texte chanté les touche tous personnellement, mais que même s’ils se l’approprient, ils le partagent pour montrer à Ragnar Kjartansson que sa séparation les préoccupe et qu’ils la vivent tous un peu à leur façon. On se sent alors automatiquement soulevé par la musique retentissant partout dans la pièce. Une impression d’impuissance et de fascination se mêle dans le coeur des spectateurs qui peuvent entendre parfaitement chacune des notes dans la petite pièce confinée. Car nous pouvons en effet jouir d’une écoute approfondie de chacun des instruments, étant donné que chaque écran a son propre haut-parleur. Lorsqu’on s’approche d'un écran, on peut mieux entendre la personne qui joue. Cela créé une proximité entre le spectateur et l’artiste qui partage son interprétation musicale du texte. Ce petit détail montre que même si chacun de ces interprètes fait partie d’une œuvre commune, ils jouent tous un rôle important et unique au sein du groupe. Le manoir représente donc le côté collectif et les différentes pièces le côté individuel. Il y a même un écran qui montre en permanence l’ensemble des musiciens réunis devant le manoir pour nous rappeler l’omniprésence du concept de collectivité dans l’œuvre de Ragnar Kjartansson.
Pour cet artiste, il ne s’agit pas seulement de parler de l’importance du collectif ou même de l’individu, mais de montrer que les deux concepts se mélangent et se confondent pour former la notion de société.